Absolument. L’esprit d’entreprise est partout, y compris dans les QPV qui représentent 10% de la population dans la région PACA. Durant la crise sanitaire, nous avons réalisé une étude pour connaître l'état d'esprit des entrepreneurs. Les résultats obtenus démontrent un plus grand optimisme et une résilience plus forte chez ces entrepreneurs issus des QPV. Ils disposent d'une capacité étonnante à prendre des risques. Il faut l’interpréter comme le signe d’une résistance plus forte face à des situations compliquées. Cette résilience se constate également dans leur ambition entrepreneuriale : détermination, persévérance et énergie sont leur leitmotiv. En parallèle, on s’est aperçu que ces entreprises ont autant de chances de survie à trois ans voir plus que les autres. Pourtant, on mesure une plus grande fragilité face aux difficultés du parcours entrepreneurial.
Le manque d’information sur les accompagnements et l’accès aux financements, le manque de réseau et des moyens financiers moindres. L’offre d’accompagnement existe mais les porteurs de projets ne la connaissent pas. Il y a un sentiment d'insécurité et de fragilité qui est très important chez les entrepreneurs en QPV au moment de la création d'entreprise. Entrer dans une banque pour demander un prêt, construire un business-plan… Tout cela est une entrée en terre inconnue pour laquelle ils ne se sentent pas toujours équipés. Faute de connaissances et de compétences spécifiques, ils manquent de confiance en eux. Les difficultés ne manquent pas, notamment pour les femmes. Si elles sont déjà sous-représentées, c’est encore plus flagrant dans les QPV. Beaucoup abandonnent en chemin alors qu’ils ont un projet vertueux.
Retrouvez l'intégralité de l'interview sur le site de Nice-Matin.